​HOMO AQUA (extraits)​​
​​copyright Fabrice Charbit 2004
liquides planétaires autrefois fusionnent
bras et sphères
eau-colosse
eau-volume
eau par le corps suspendu informel
de l’orbite au noyau
fume et pluie
Referme
écume
afflue
fertile
enflée
toujours
elle
même
​
​
lune comme un sabre
sur les lames qui tanguent
à peu près
la pulsion
d’après la pulsion
toute courbure
se couronne de doigts invisibles
comme une ride éphémère
une morsure de sel
à la lèvre qui goûterait l’océan
​
​
​
éclos des deux cuisses
danse du sang primal
au profond d’un puits de verre
mais rien ne le contient
plus
Homo aqua
multiple amphore
tête des chutes du ciel
vrille une houle au cœur
par vague
écho végétal caresse les mugissements rouges
reflue visage à la naissance de
l’abysse blanchi la
lune entre deux
mystères de corps jadis continents de silices
​
​
​
chaude sanguinolence entre
les écorces crevées de geysers bleus
plaques de terre propulsées par
l'espace et se lève
Homo aqua
le crâne fou
l’œil plus loin
floue substance
​
​
DOUBLE
acérée
dans
les bouillonnements
hors la source
DEMENCE
ensorcelle effondre ma
langue
pulpes à la pointe
tambours seins bleus
d’électrique
crinière d’anguilles entre les dos
JE TEND
les tumultes écarte les peaux
FIL PHOSPHORE
de terre à terre
JE
- sauvage
ramure d’écrevisse au velours des jambes -
germe
les feux
la grenouille au nénuphar des pubis
​
​
à la longue
brume
cuisse en sortilège
au cheveu des mousses
le parfum pluie
autour les ventres aux yeux clos
la lune et la nuit mélange
au flanc remous
les torrents femmes
lèvre à lèvre
déshabillent au bord la terre​
​
​
​
​
b r um e e n c o r e b r u m e t o u t e l a m e r
d e l ’ h i v e r a t l a n t i q u e
m â c h o i r e
l e s d e n t s b r u n e s - o r a n g e s
o s s a t u r e s d i v i s i o n s g r a n i t
v i e i l l e p e a u - c o r n e
i m p i t o y a b l e
​
SACHE
SOULEVE
CRÂNE
pulpe du sel
​
s p e c t r e s l a r v e s d e b a s a l t e
toute l’anse décrochée du vent noir de gris
M O R T S
soumis impuissants
pendant l’horizon
poudre
courbe
comme
planète
​
​
​
ni dos ni pieds
minéral sans terre désobéit
je ne suis plus ma nourriture d'insecte
déroute désubstance
cohortes lézards
mille queues de comètes animales
en cercle rutilent ou s'accélèrent par
l’abîme et l’oeil maelström un
balbutiement d’ombre comme si
la mer
hésitait
​
​
​
un seul fol esquif sur le sable et le manque
feu blanc marque de craie
ongles dents cheveux navires
creusent à la peau roche
par dessous vers
les enfances
murmures souterraines bulles miroirs insavantes recommencées
bleues
​
​
​
​
​